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Terre Arverne
15 mars 2008

Les Druides

Dans la Revue du Collège Héraldique de Rome de mars 1904, le chanoine Pierre Dissard, originaire de Fayet Ronaye, un petit village à quelques kilomètres de Saint-Germain-l'Herm écrivait :

"Quand j'eus dix ans, trois vénérables octogénaires de mon village, le père Matthieu Fiou, le père Blaise Alzar Gauthier et le père Jean Bertrix, me conduisirent devant le tumulus qui se dressait dans un champ tout proche pour me faire, à moi l'aîné de la famille et selon une tradition ancestrale, la révélation suivante :

-"Mon petit, sous ce dôme de bruyères et de terre calcinée, dort ton grand ancêtre Dissard. Il est le père de tous les pères et tu en viens. Il est l'aïeul des aïeux des tes archi aïeux. Ce lieu est un lieu sacré, comme une église vouée à Dieu et aux morts. C'est le lieu de la religion de nos pères avant le Christ. Ton aïeul présidait l'assemblée des druides. C'était comme le pape d'alors, le pontife suprême, le plus savant des druides. Il fut tué par Crassus en voulant échapper aux Romains et cela était du temps des Thozathés. Il fut enseveli là avec d'autres druides, il y aura bientôt deux mille ans. Ils furent tes aïeux, tu en descends. Les petits-enfants du grand druide furent sauvés du massacre par des femmes du village et cachés en la grotte de Baffie. D'immenses richesses sont enfouies avec ton grand aïeul, mais malheur au sacrilège audacieux qui violerait cette tombe sacrée : il périrait aussitôt et le pays serait couvert de grands malheurs en châtiments".

Et le chanone Pierre Dissard de souligner que c'était sûrement cette crainte superstitieuse qui avait sauvegardé intact le tombeau durant des siècles.

Aujourd'hui, à Fayet Ronaye, la maison du chanoine Dissard est encore habitée et le tumulus est toujours inviolé, si ce n'est que l'EDF, sans savoir ce qu'elle faisaint, a planté un poteau électrique sur son sommet.

A treize kilomètres à vol d'oiseau du Tumulus se trouve le village d'Auzon, perché sur son rocher qui pourrait bien être l'ancienne place forte des Thozatés. Sur un chapiteau de sa vieille église du Xème siècle, on voit un druide pourchassé par des soldats romains.

En Arvernie, les pieux présumés druidiques sont innombrables, mais qui étaient ces druides ? Les historiens ne le savent guère. Il n'existe aucun livre écrit en langue celte. L'écriture pour les druides était le moyen de fixation et non un moyen de transmission ou d'enseignement. En dehors de très rares écrits d'auteurs latins ou des Romains qui les ont exterminés, on possède très peu de choses sur eux.

Etaient-ce des astrologues ? La croyance était très répandue au Moyen Age que Melchior, l'un des trois roi Mages cité dans les évangiles, parce qu'il portait un nom celte, était un druide.

Il est vrai que ceux-ci connaissaient parfaitement tous les secrets du zodiaque et le mouvement des planètes dans le ciel et qu'ils étaient capables de prévoir les saisons, les changements de lune et les éclipses solaires.

Etaient-ce des mathématiciens ? Alexandre, dans son livre sur les symboles phythagoriciens, prétend que Phythagore était un auditeur des druides et de Brahmanes.

Si l'on considère la richesse symbolique de la croix celtique ou du Triskel, il est impensable qu'ils aient été conçus et utilisés par des maîtres ignorant la géométrie, les mathémathiques et les lois de l'harmonie universelle.

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Etaient-ce des phylosophes, initiés à une certaine sagesse ? On saurait tout lieu de penser si on se réfère à ce qu'a écrit vers l'an 200 de notre ère, un chrétien, Clément d'Alexandrie dans son ouvrage "Stromates" consacré à la philosophie. Pour lui, la philisophie n'est qu'une application de la sagesse, science des choses divines et humaines et de leurs causes. Elle a été donnée à chaque génération dans son intérêt. Aux premiers rangs de ceux qui répandirent sa lumière dans les nations, sont les prophètes Egyptiens, les Chaldéens, les Assyriens et les druides Gaulois.

Dans les récits épiques et mythologiques de l'Irlande médéviale, le mot druid signifie : le très savant. Il est spécial au monde celtique. En Gaule, chaque roi avait près de lui un chef spirituel qui était à la fois son ambassadeur et son conseiller, celui qui savait ce qu'il convenait ou non de faire pour le bien de tous.

En Arvernie, comme partout ailleur chez les Celtes, les druides étaient des prêtres, investis de l'autorité spirituelle, des intermédiaires entre les dieux et les hommes, les gardiens de la culture et des traditions, détenteurs des secrets et des lois de la nature et qui enseignaient aux jeunes, comme l'avait remarqué César, le mouvement des astres, la grandeur du monde et les sciences de la nature.

Ce n'étaient donc ni des devins, ni des sorciers. Les applications de leur savoir n'avaient rien de magique. C'était uniquement le fruit d'une initiation qu'ils avaient reçue au sein de collèges druidiques, comme celui qui existait, dit-on, dans la vallée de Royat.

Pour les hommes de ce temps là, l'homme est encore au centre de l'univers et tout gravite autour de la terre sur laquelle il vit.

Tout ce qui est, les mondes visibles comme les invisibles, est fait pour l'homme, n'existe que par rapport à lui-même et participe au même processus de vie, aux mêmes lois harmoniques.

Les druides, comme tous les grands naturistes de l'antiquité, savaient par exemple, que les plantes étaient douées de pouvoirs bienfaisants. Ils reconnaissaient non seulement les qualités toniques, apaisantes ou dépuratives des différentes espèces, mais aussi leurs propriétés que nous qualifions aujourd'hui d'antibiotiques. Vivre à leur contact nous protège de certaines attaques microbiennes et renforce notre immunité naturelle. C'est pourquoi les médecins d'alors officiaient presque toujours dans les forêts qui étaient considérées comme la demeure de Dieu.  Sous l'égide du Dieu médecin DIANEECHT, les druides, à cette époque pratiquaient déjà trois sortes de médecine : la médecine par incarnations, la médecine du couteau ou chirurgie et la médecine par les plantes.

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Dans nos régions volcaniques, les sources foisonnent et la plupart d'entre elles, porteuses d'éléments minéraux et biochimiques, ont certaines propriétés thérapeutiques. A l'époque druidique, beaucoup de ces sources qui avaient la réputation de faire de véritables miracles, étaient considérées comme sacrées. On connaît les plus fréquentées, comme celles de Royat, Vichy, La Bourboule ou St Nectaire que les Romains s'approprièrent et qui sont devenues d'importantes stations thermales.

Mais on connaît moins bien toutes celles que nos lointains ancêtres vénéraient jadis et dont on a complétement perdu la trace. Qui sait encore qu'à Beaune le Chaud, on allait plonger dans une fontaine sainte les enfants morts nés pour qu'ils réssuscitent, qu'à la Roche Branlante de Mont la Cote, les aveugles pouvaient retrouver la vue, que la source d'Espinasse soignait les eczémas et que celle de St Gorgon, au-dessus de Compains, purifait de mal.

Très "bons sorciers", les druides connaissaient également très bien tous les secrets du monde souterrain, avec ses courants telluriques et aquifères. Ils savaient l'influence que ceux-ci peuvent avoir sur toute vie à la surface du sol, notamment, quand deux d'entre eux se croisent, les phénomènes énergétiques que cela provoque et les avantages bénéfiques qu'on pouvait en tirer.

Les Arvernes étaient experts dans les travaux de terrassement et le forage des puits. Dans la plupart de nos églises romanes construites sur d'anciens santuaires druidiques, l'autel a été érigé sur un de ces puits d'où jaillit encore un véritable vortex de vibrations énergétiques.

Dans le pays depuis l'époque néolithique, le sous-sol était truffé de galeries et de caches et on y exploitait de nombreuses mines d'or de plomb argentifère ou de pierres précieuses comme l'améthyste, la pierre sacrée des Arvernes qui ornait le pectoral des druides et que jusqu'aù Moyen Age, on exporta partout dans le monde.

Les druides ne pratiquaient aucun pouvoir politique, cependant, leur influence fut prépondérante dans l'organisation de la société arverne.

Dans les assemblées, le druide parlait avant le roi et les auteurs romains nous disent que leur parole était toujours respectée. Il leur était interdit de faire usage d'armes et de tuer, ce qui montre l'ineptie des accusations de sacrificateurs de vies humaines, portées contre eux.

Ils furent sans aucun doute, d'une manière toute pacifique et sans jamais attenter aux libertés et à la personnalité de chaque ethnie, les instigateurs et les animateurs de cette confédération des peuples celtes qui régissait la Gaule avant l'invasion romaine.

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